Par arrĂȘtĂ© municipal, les propriĂ©taires de manĂšges seront privĂ©s, ces samedi et dimanche, du 3e week-end des fĂȘtes.
La pomme d’amour est en passe de virer au dĂ©samour entre la municipalitĂ© hendayaise et les forains venus pour la Bixintxo. Ce jeudi, au terme d’une quinzaine de jours durant lesquels les relations ont Ă©tĂ© dĂ©licates, le maire Kotte Ecenarro a dĂ©cidĂ©, par arrĂȘtĂ©, de ne pas leur donner l’autorisation d’exercer pour le 3e week-end, ces samedi et dimanche, contractuellement « optionnel ».
« On donne ce week-end quand tout s’est bien passĂ©, ce n’est pas le cas. »
Extincteur obsolĂšte
Que leur est-il reprochĂ© ? Plusieurs choses. D’abord, quelques irrĂ©gularitĂ©s. « Lors d’un contrĂŽle effectuĂ© par la police, nous nous sommes rendu compte qu‘un manĂšge Ă©tait prĂ©sent sans autorisation, souligne le premier Ă©dile. De plus, quelques rĂšgles de sĂ©curitĂ© n’Ă©taient pas respectĂ©es, dont un extincteur obsolĂšte. »
Sur ce point, Fernand Malo, reprĂ©sentant des forains, vice-prĂ©sident de l’association ManĂšges, plaisirs et fĂȘtes, soumet : « Le manĂšge en question a tout simplement remplacĂ© un autre au dernier moment. Concernant l’extincteur, dĂšs le lendemain, il Ă©tait remplacĂ© par un neuf. »
La qualité et le prix
Plainte plus globale, venant surtout de tĂ©moignages de la population, la qualitĂ© des manĂšges et le prix des billets, jugĂ©s trĂšs chers. Et Ă 3 ou 4 euros la place, c’est effectivement cher, pour des familles modestes.
Le maire souligne : « Certains manĂšges sont dĂ©suets ; les forains n’ont pas respectĂ© leur parole sur la diversitĂ© des mĂ©tiers. On livre en prioritĂ© les fĂȘtes de Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, et ceux qui restent viennent Ă Hendaye. Le pire, c’est qu’il y a quand mĂȘme des camions de transport de manĂšges installĂ©s dans ces villes, qui viennent se stationner Ă Hendaye. On leur avait aussi demandĂ© de limiter les stands de txurros. Ils se moquent de nous, ils se moquent d’Hendaye, qui n’est pas une zone de non-droit. »
Les forains ne nient pas le prix. Mais se justifient. Fernand Malo : « J’ai payĂ© 676 euros mon emplacement pour les fĂȘtes, j’aurai beaucoup de frais fixes, dont presque 300 euros d’Ă©lectricitĂ©. Vous savez combien de places il faut vendre pour rentabiliser ? Chacune de mes autos-tamponneuses vaut 6.000 euros, j’en ai 24⊠Mais on amĂšne la fĂȘte Ă la porte des gens et certains de nos manĂšges sont du dernier cri. Le Techno Power est sorti il y a deux ans en Angleterre. »
La guerre des txurros
Un autre forain, local et qui prĂ©fĂšre garder l’anonymat, rĂ©torque : « D’abord, ce qui est dommage, c’est que, traditionnellement, pour ce 3e week-end, c’est demi-tarif. Il faut dire aussi qu’il y a dix ans, les manĂšges se battaient pour venir Ă Hendaye. Il faut voir aussi ce qu’est devenue, aujourd’hui, la Bixintxo iciâŠÂ »
Il poursuit : « Pour moi, l’origine du problĂšme, c’est cette histoire de txurros. Pour ne pas concurrencer âMadame Txurrosâ de la plage, pour quelques douzaines de txurros vendus, on va mettre 20 familles Ă la porte. »
Un argument balayĂ© par la municipalitĂ©. Et le maire de prĂ©ciser : « Ils auraient pu, comme c’Ă©tait fait habituellement, proposer des journĂ©es demi-tarifs les mercredis. Mais ils prĂ©fĂšrent les garder pour les derniers jours, histoire de nous mettre la pression. »Â
Si la porte semble bien fermĂ©e du cĂŽtĂ© de la Ville, les forains gardent encore l’espoir, ce vendredi matin, « de dialoguer. Mais pourraient aussi rester sur place. « Ils ont jusqu’Ă vendredi soir. S’ils ne partent pas, nous ferons de toute façon couper l’Ă©lectricitĂ© par EDF« , conclut le maire, Kotte Ecenaro.
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