Le samedi 6 avril dernier, Ă la fĂȘte foraine de Nantes (Loire-Atlantique), s’est dĂ©roulĂ© une scĂšne hallucinante pour les Nantais et industriels forains.
Lors de lâacte XXI des gilets jaunes, vers 15h, pour disperser les manifestants, les gendarmes mobiles tirent des gaz lacrymogĂšnes, qui inondent la fĂȘte foraine.
Une vidéo en particulier, filmée par une gilet jaune, vue prÚs de 140 000 fois sur Facebook, permet de comprendre toute la scÚne.
Un nuage de gaz se forme et le vent pousse les fumĂ©es vers la fĂȘte foraine, sur le cours Saint-Pierre.
«Ils sont en train de gazer les enfants qui sont dans les manĂšges», sâindigne la vidĂ©aste, alors que les lacrymo continuent de tomber malgrĂ© les cris de plusieurs manifestants, demandant aux gendarmes mobiles dâarrĂȘter de tirer.
Forains et clients pris au piĂšge !
Une deuxiĂšme vidĂ©o, filmĂ©e par un autre gilet jaune et vue prĂšs de 70 000 fois sur Facebook montre comment le nuage lacrymo a envahi la fĂȘte foraine. La vidĂ©o commence avant celle de la vidĂ©aste citĂ©e ci-dessus. «Ils vont pas gazer la fĂȘte foraine», estime lâinternaute au bout de 4 minutes de direct sur Facebook. Deux secondes plus tard, les premiĂšres lacrymo tombent.
Ce manifestant, avec des street medic, filme les attractions noyées de gaz.
«Faut Ă©vacuer les manĂšges», crie lâhomme, avant de venir en aide Ă une femme qui a perdu sa fille dans le brouillard (avant de la retrouver quelques instants plus tard). La fĂȘte semble se vider Ă la suite du passage du nuage, alors que des forains sâagacent de la prĂ©sence des gendarmes mobiles.
Une troisiĂšme vidĂ©o, vue au moins 60 000 fois sur Twitter, montre la scĂšne sous un autre angle. Elle est filmĂ©e depuis la rue Henri-IV, parallĂšle au Cour Saint-Pierre, et montre la foule sâĂ©loigner de la fĂȘte foraine, dans un nuage de lacrymo.
Une quatriĂšme vidĂ©o, qui a rencontrĂ© moins de succĂšs, montre en plan fixe la foule de gilets jaunes sur la place MarĂ©chal-Foch. En arriĂšre-plan, la fĂȘte foraine, qui disparaĂźt bientĂŽt sous les gaz.
Enfin, un dernier live Facebook montre la rĂ©alitĂ© de l’intĂ©rieur oĂč l’on entend les cris des enfants sur les manĂšges et assistons a une Ă©quipe de street medic qui part secourir les victimes.
Réponse de la préfecture
ContactĂ©s ce dimanche, ni le Service dĂ©partemental dâincendie et de secours (SDIS), ni les organisateurs de la fĂȘte foraine nâont donnĂ© suite Ă aucune demande d’information.
Le lendemain, la préfecture répond aux questions de CheckNews :
«La fĂȘte foraine n’a, bien entendu, jamais Ă©tĂ© visĂ©e. Ceux qui Ă©taient visĂ©s Ă©taient des manifestants qui se trouvaient sur la place Foch, situĂ©e Ă proximitĂ©.» Ils seraient auteurs de jets de projectiles en direction des forces de l’ordre, autorisant ces derniĂšres à  «recourir, aprĂšs sommations, Ă la force pour les disperser, ce qui a Ă©tĂ© fait en lâespĂšce».
« On nous chasse dĂ©jĂ de toutes les villes et maintenant c’est le tour de nos clients ! »
Les prĂ©occupations Ă©conomiques des forains ne sont dâailleurs pas trĂšs Ă©loignĂ©es de celles de certains gilets jaunes. « Avec trois camions, jâai 1200 ⏠dâessence par semaine, explique un forain. Et je dois payer lâeau, lâĂ©lectricitĂ© en plus. Ă la fin, il ne reste plus grand-chose. On nous chasse dĂ©jĂ des centres villes et maintenant c’est le tour du peu de clients qu’ils nous reste ! » explique un forain suite Ă l’ordonnance d’avril 2017.
« Cette gestapo va exterminer le monde forain ! » s’exclame Marcel Campion devant les mĂ©dias pour protester contre cette ordonnance ouvrant les emplacements des fĂȘtes foraines Ă la concurrence, le «roi» des Forains appelle la profession Ă manifester dans toutes les villes de France.
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