Grande roue de Paris : Démontage forcé !

Une centaine de forains ont bloqué la Place parisienne jeudi pour soutenir le propriétaire de la grande roue, que l’État souhaitait voir démontée. Après la levée du blocus à 9h15, l’entrepreneur a annoncé avoir reçu un courrier de la direction des affaires culturelles lui donnant gain de cause.

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Debout sur une caisse, micro à la main, entouré de forains, Marcel Campion a harangué les foules, hier midi au pied de sa grande roue. Alors que l’État lui a finalement donné un accord pour exploiter son attraction, place de la Concorde, jusqu’en avril 2017, le roi des forains s’est tout de même lancé dans un discours enflammé: «J’ai fait un investissement, je suis là depuis 23 ans, quand un haut fonctionnaire sorti d’une boîte décide soudainement que non, ce n’est plus possible.» Il portait à la main une lettre adressée à «Monsieur François Hollande, président de la république» qu’il comptait apporter à l’Élysée dans l’après-midi.

Dès 7 heures du matin, des dizaines de camions, arborant des banderoles «Les Forains de France solidaires à la grande roue de Paris», s’étaient posté tout autour de la place, provoquant une neutralisation des axes menant à la Concorde et des embouteillages monstres. Certains étaient déguisés en père noël., afin d’incarner «l’esprit festif des forains». «En France, il n’y a que le bordel qui intéresse. On l’a fait, vous êtes là», a justifié Marcel Campion, une fois le blocus levé.

Outre les journalistes et les forains, l’acteur Sami Naceri, Paul Loup Sulitzer, la chanteuse Nicoletta ou encore le vice-président du FN, Florian Philippot étaient à ses côtés. Des messages de soutien ont ensuite été lus par Campion: Enrico Macias, Franck Dubosc, Alain Delon, Gérard Majax ou encore… Le secours populaire! Tous dénoncent un «scandale» ou célèbrent «la grande roue et la magie de la nuit de Paris». Des témoignages d’amitié qui font visiblement chaud au cœur du forain, alors que ce dernier laisse entendre qu’Anne Hidalgo, jusque-là une amie «ne lui faisait plus la bise et baissait les yeux quand il la croisait».

Selon les informations du Canard Enchaîné, le forain serait en effet dans le viseur de la justice sur les conditions d’octroi par la ville de Paris des emplacements des attractions exploitées par ses sociétés, en particulier la grande roue. Le 6 octobre dernier, sa propriété a été perquisitionnée, et les enquêteurs ont saisi 300.000 euros en liquide. «Ce n’est pas un crime d’avoir du liquide chez soi, et j’ai fait porter les justificatifs à la police le lendemain», a tonné l’homme. Décrivant une «histoire de fous», il a glissé avant de partir boire un verre: «On me pose des questions insidieuses, mais au jeu de la vérité, tout le monde ment.»

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